// SORTIES DE LA SEMAINE //

16 Novembre

 

Olivier Babinet, réalisateur de Robert Mitchum est mort en 2010, nous présente pour son deuxième long-métrage le documentaire Swagger, une plongée dans les tours d’Aulnay-sous-bois. Une dizaine de jeunes collégiens de la ville nous racontent la vie en banlieue et ses difficultés, leurs places dans la société, mais ils abordent aussi des sujets plus personnels comme l’amour. Tous touchants dans leurs confessions, ils redéfinissent le jeune de banlieue que l’opinion et les médias nous présentent tristement, en démontrant que le plus important dans “jeune de banlieue”, ce n’est pas banlieue. En effet, ils sont jeunes avant tout et le documentaire nous montre une jeunesse qui pense, rêve, et craint, son avenir chaque jour. Les témoignages sont toujours intéressants et surprenants, comme Naïla qui nous explique avec ses mots et une justesse rare comment elle voit les blocs des grands ensembles, ou comme l’incroyable Régis au style impeccable, qui rêve de mode et fustige le “look jogging” de ses amis.

 

Aussi Olivier Babinet sublime-t-il ces jeunes par son audace dans la réalisation. Il nous promène de la science fiction à la comédie musicale, tout en gardant le cap du documentaire et sans jamais en faire trop. Vraiment, Swagger souffle un étonnant vent de fraîcheur en démontant les clichés de la banlieue, et en nous présentant une jeunesse sous un angle rare et positif, qui n’est animée que par la ferme volonté de réussir en dépit des obstacles qui se dressent.

 

  • TRASHED de Candila Brady | Documentaire | Britannique | 98 min

 

Ce documentaire suit le voyage à travers le monde de l’acteur Jeremy Irons. Ce but était d'étudier les dommages causés par les déchets sur l’environnement et notre santé. Un voyage de l’Islande à l’Indonésie en passant par la France et le Liban, il rencontre des scientifiques, des politiciens et des gens ordinaires dont la santé et le mode de vie ont été profondément affectés par cette pollution. Une dure réalité et un beau chemin au travers des vies et des paysages, Trashed nous livre un message d’espoir et nous fait prendre conscience des démarches alternatives existantes pour régler le problème et envisager un avenir respectueux des générations et de la nature environnante.

 

  • TOUR DE FRANCE de Rachid Djaïdani | Sadek, Gérard Depardieu, Louise Grinberg | 2016 | France | 95 min

De retour à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, où il avait déjà présenté avec succès Rengaine en 2012, Rachid Djaïdani a une nouvelle fois séduit avec Tour de France, son dernier film. Suite à un règlement de compte, le jeune rappeur Far’Hook est contraint de se faire oublier de Paris s’il veut s’éviter d’autres ennuis. Bilal, son producteur lui conseille alors de se mettre au vert et l’invite à rejoindre son père qui entreprend un tour des ports de France, sur les traces du peintre Joseph Vernet. Incarné par un Gérard Depardieu juste et touchant comme il sait l’être dans ce genre de personnage, cet ancien maçon du Nord de la France est un retraité bourru, raciste, misanthrope, qui peint en mémoire de sa femme disparue. Tout oppose donc ce jeune rappeur issu de l’immigration et ce marginal traumatisé par la conversion à l’islam de son fils Bilal. La suite est prévisible, déjà vue même. Le binôme apprend à se connaître, s’entête d’abord à croire que rien ne peut les rassembler, puis découvre peu à peu que leurs différences culturelles ne sont qu’un voile qu’il suffit de lever pour que naissent un lien aussi fort que particulier.

 

Un goût de déjà vu dans le scénario donc, mais le film n’en est pas moins original. Djaïdani aborde le sujet avec un angle résolument naïf et porte un regard inédit sur ce type de relation. Il nous offre ainsi un road-trip surprenant, optimiste, où Depardieu donne la réplique au bluffant rappeur Sadek.

// SORTIES DE LA SEMAINE //

09 Novembre

 

  • LE CLIENT de Asghar Farhadi | avec : Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti, Babak Karimi | 2016 | France, Iran | 123 minute

Fort du succès international de ses derniers films (A propos d’Elly, Une séparation, Le Passé), Asghar Farhadi revient aujourd’hui, de retour en Iran, avec un nouveau drame. Sélectionné et primé, à deux reprises, à Cannes (prix d’interprétation masculine pour Shahab Hosseini et prix du scénario), Le client relate l’histoire d’un couple contraint de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d’importants travaux menaçant l’immeuble. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

Le théâtre, discipline importante pour le réalisateur est présent dans le film par ses deux personnages principaux. La pièce jouée par ces derniers a un fort échos dans la très juste description des relations sociales au sein de ce couple d’iraniens de classe moyenne. Encore une fois, la réflexion engagée par le réalisateur sur les relation humaines est profonde et ne laisse personne indifférent.

  • TU NE TUERAS POINT de Mel Gibson | avec : Andrew Garfield, Teresa Palmer, Vince Vaughn | 2016 | USA | 131 minutes

Huit ans après Apocalypto, Mel Gibson signe son grand retour à la réalisation avec Tu ne tueras point. Ovationné à la Mostra de Venise où il était présenté hors compétition, le film relate l’histoire vraie et méconnue de Desmond Doss lors de la Seconde Guerre Mondiale. Soldat américain tiraillé entre sa foi et le front, Desmond doit se battre contre la fermeté de sa hiérarchie et affronter les railleries de ses “camarades” soldats. Il parvient malgré tout à partir sur le front sans armes, convaincu de pouvoir agir sans balles. Mel Gibson met alors en scène la sanglante bataille d’Okinawa, sur la falaise de Maeda, et il ne nous épargne rien. Les corps volent, les balles fusent, le sang coule, l’horreur de la guerre nous est jetée au visage comme pour être plus violente encore. Et au milieu de ce carnage, le soldat Doss, n’écoutant que sa foi, essaie de sauver ses compagnons un à un.

Mel Gibson revient avec un grand film de guerre. L’empreinte religieuse est forte certes, mais elle ne cherche qu’à poser la question de la foi, partagée entre idées et réalité.

  • MADEMOISELLE de Park Chan-Wook | avec : Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha | 2016 | Corée du Sud | 145 min

Après le succès de Old Boy en 2004, Park Chan-Wook était de retour à Cannes cette année pour présenter son dernier film, Mademoiselle. Dans le contexte de la colonisation japonaise en Corée dans les années 30, il nous raconte cette fois-ci l’histoire de Sookee, la servante d’une riche japonaise, Hideko qui vit seule dans un manoir avec son oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret.

Le réalisateur, qui avait déjà séparé l’opinion autour de ses derniers films par son extravagance , réitère cette fois-ci par un enchaînement de procédés surprenants. L’adaptation du roman de Sarah Walters, Du bout des doigts, à la colonisation japonaise en Corée nous permet de comprendre le clivage social majeur entre les différents personnages, avec une question importante sur qui sortira vainqueur de cet affrontement. Ce thriller profond retourne les règles du jeu cinématographique pour faire ressortir les enjeux réels de la lutte de pouvoir.

// SORTIES DE LA SEMAINE //

21 Septembre

BROOKLYN VILLAGE de Ira Sachs | avec Theo Taplitz, Micheal Barbieri, Greg Kinnear | USA | 85 minutes

 

Tout d'abord découvert à Berlin, et après avoir été récompensé du Grand Prix au Festival du Film Américain de Deauville, Brooklyn Village, la nouveauté du film indépendant new-yorkais, sort cette semaine. Une famille de Manhattan hérite d'une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Une amitié se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais celle ci va être bouleversée par des problèmes d’adulte et d’argent…

Ira Sachs reste parfaitement dans la continuité de Love is Strange, son dernier film sorti en 2014, et on adore !

 

JUSTE LA FIN DU MONDE de Xavier Dolan | avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Marion Cotillard | Canada, France | 95 minutes

 

Après avoir reçu la Grand Prix du Jury à Cannes, le très attendu Juste la fin du monde sort enfin en salle. Pour son septième long métrage en tant que réalisateur (et aussi producteur, scénariste, monteur…) le talentueux réalisateur québécois aborde de une nouvelle fois le thème des relations familiales. Il nous parle cette fois ci d’un écrivain retournant dans son village natal après 12 ans d’absence pour annoncer sa mort prochaine.

Adapté d’une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, le film traite de la communication et des querelles au sein d’une famille. Le scénario, écrit avec une grande finesse, permet une réflexion sur le non-dit et sur l’usage du langage plus particulièrement dans un film où les mots semblent omniprésents. Porté par ses acteurs, le film se développe dans une tension extrême que Dolan réussit à faire tenir jusqu’à la dernière minute. Ce bijou visuel et auditif ne laissera personne indifférent.

 

SOY NERO de Rafi Pitts | avec Johnny Ortiz et Rory Cochrane

 

Nommé dans différents festivals internationaux, dont lors de la dernière édition de la Berlinale, cette découverte nous raconte l’histoire de Nero, un mexicain déporté qui retourne illégalement aux Etats-Unis. Pour échapper à la vie de misère à laquelle le condamne sa condition de clandestin, Nero rejoint le front des green card soldiers et se bat littéralement pour obtenir sa nationalité américaine.

Film politique avant tout, il montre une image crue de l’immigration, et de la recherche d’identité d’un jeune homme qui se retrouve étranger dans le pays de ses parents. 

 

// SORTIES DE LA SEMAINE //

28 Janvier

1. IMITATION GAME – Film à oscars par excellence : mise en scène très classique, ton dramatique, sujet historique (1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable). Mais surtout : BENEDICT CUMBERBATCH. C’est, peut-être avec Matthew McConaughey, l’un des acteurs phares du moment, à l’apogée de son charisme et de son talent. On ne manquera d’ailleurs pas de rappeler que c’est Matthieu McConaughey qui a remporté l’Oscar du Meilleur Acteur l’an dernier. Et si son collègue britannique lui succédait ?


2. SNOW THERAPY – Prix du jury en sélection Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, Snow Therapy est une comédie dramatique suédoise enneigée, certes, mais dont l’action se déroule en France : alors qu’une famille suédoise passe quelques jours dans les Alpes, une avalanche s’abat sur le restaurant où ils prennent le déjeuner. Ebba, la mère, appelle son mari Tomas à l’aide tout en essayant de protéger leurs enfants, alors que Tomas, lui, a pris la fuite ne pensant qu’à sauver sa peau… Mais le désastre annoncé ne se produit pas, l’avalanche s’arrête juste avant le restaurant. Il n’y a aucun dommage visible, et pourtant, l’univers familial est ébranlé. Le résultat est un drame psychologique à la fois comique et dérangeant, qui s’interroge sur la figure paternelle et masculine avec mystère et fantaisie.


3. PHOENIX – On se souvient du déchirant Barbara, sorti en 2012. Le réalisateur allemand Christian Petzold est aujourd’hui de retour avec une nouvelle figure féminine, Nelly, qui, de retour chez elle sous une nouvelle identité après avoir survécu à l’Holocauste, découvre que son mari l’a trahie. Une mise en scène très travaillée, une retenue pour traiter le propos historique, et un mélange de mélancolie et d’angoisse pour développer ce mélodrame bouleversant.

// SORTIES DE LA SEMAINE //

21 Janvier

Les sorties de la semaine se suivent mais ne se ressemblent pas, puisque chaque semaine des films différents sortent. Voilà, voilà. Vu comme c’est parti, autant ne rien dire de plus et directement passer aux sorties de ce mercredi (qui sont différentes de celles de mercredi dernier, donc) :


1. FOXCATCHER – Grosses grosses attentes pour le nouveau film de Bennett Miller qui, après les excellents Le Stratège et Truman Capote, nous aspire vers la descente aux enfers de trois hommes, sous fond de combats de lutte. Le film, inspiré de l’histoire vraie du champion olympique Mark Schultz, de son frère Dave et d’un intriguant et effrayant milliardaire qui les prend sous son aile, a beaucoup fait parler de lui au dernier Festival de Cannes, où le trio d’acteur – Steve Carell, Channing Tatum et Mark Ruffalo – fut pressenti pour un prix d’interprétation. Le film sort bredouille de Cannes mais se place en bonne position de la course aux Oscars (5 nominations). Une mise en scène ambitieuse, un ton et un sujet singuliers, des luttes parfois violentes mais toujours dérangeantes. Bref, de GROSSES GROSSES ATTENTES.


2. DISCOUNT – On change complètement d’ambiance, d’ampleur, de ton, de thème avec cette comédie française aux accents sociaux. Pour lutter contre la mise en place de caisses automatiques qui menace leurs emplois, les employés d’un Hard Discount créent clandestinement leur propre « Discount alternatif », en récupérant des produits qui auraient dû être gaspillés… On est évidemment ravi par la présence de l’excellente et toujours hilarante Corinne Masiero. Le film, lui, semble sincère, populaire, et humaniste. Les critiques citent Ken Loach : à voir, donc.


3. LISTEN UP PHILIP – Diffusé lors de la troisième édition du FIFIB en octobre dernier, Listen Up Philip est l’archétype de la comédie new-yorkaise-intello-inspiré de Woody Allen-mais pas aussi bien. Ceci étant dit, le film vaut tout de même le détour parce que Jason Schawrtzman est très à l’aise dans ce rôle d’écrivain maudit prétentieux et looser, que l’on aime parce qu’il détestable, mais finalement, un peu comme nous.


Voilà pour cette semaine ! On espère pour vous qu’elle sera pleine de bons cinémoments, et si ce n’est pas le cas, dites-vous que demain est un autre jour. Enfin que mercredi prochain commence une nouvelle semaine ciné, quoi. Et comme les sorties de la semaine se suivent mais ne se ressemblent pas…

// SORTIES DE LA SEMAINE //

03 Décembre

En plus de vous remercier une fois de plus pour être venus si nombreux à notre grande rétrospective du Festival hier soir à l'Iboat, on vous balance les sorties de la semaine : trois films particulièrement puissants, dont les deux premiers ont été récemment projetés lors du Festival International du Film d'Histoire de Pessac.


1. MR. TURNER – Mike Leigh, réalisateur déjà récompensé d’une Palme d’Or en 1996 pour Secrets et Mensonges, réalise un biopic sur la vie du célèbre peintre anglais William Turner. La vie de l’artiste, rythmée par les voyages, est solitaire et néanmoins passionnante : Turner vit entouré de son père et de sa fidèle gouvernante, ses points d’ancrage. Son talent et son excentricité valent à celui qui est souvent décrit comme le plus grand peintre paysagiste du XIXe siècle une véritable renommée. Timothy Spall, acteur fétiche de Leigh (et aussi connu pour son rôle de Queudver dans Harry Potter tmtc), est impressionnant dans son rôle de « peintre de la lumière », oscillant entre bestial et poète.


2. RETOUR A ITHAQUE – Ce film du réalisateur français Laurent Cantet, lui aussi récompensé de la Palme d’Or pour Entre les Murs, livre encore une fois un huis clos. Tel Ulysse, roi d’Ithaque, Amadeo revient à Cuba, son île, après un long exil en Espagne. Il y retrouve quatre bons vieux amis. Une nuit de retrouvaille entre intellectuels vieillissants. L’occasion de se souvenir et de donner du sens à ce qui s’est passé dans leurs vies. Des vies qui n’auraient sans doute jamais été les mêmes si elles avaient débuté ailleurs. Alors qu’ils partagent un passé commun dont ils s’amusent, chacun fait face à une crise de conscience, et les cicatrices des péripéties vécues surgissent violemment. Dans un huis clos à ciel ouvert maitrisé, Laurent Cantet tisse un portrait complexe d’une génération meurtrie. Il invite à écouter ses « survivants Cubains » qui affrontent encore aujourd’hui les doutes, les remords et les désillusions. Extrêmement bien interprété, ce récit rappelle par sa forme, et cette bande d’amis, le film québécois de Denys Arcand, Le Déclin de l’Empire Américain.


3. WHITE GOD – Le cinquième court métrage du hongrois Kornel Mundruczó (Johanna, Delta) est une métaphore sociétale à la mise en scène spectaculaire (sans aucun effet numérique) et au final bouleversant. Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes. Il rejoint une bande de chiens errants prêts à fomenter une révolte contre les hommes. Leur vengeance sera sans pitié. Lili est la seule à pouvoir arrêter cette guerre.


Sur ce, nous vous souhaitons une agréable cinésemaine !

Les Petits Courts

// SORTIES DE LA SEMAINE //

19 Novembre

1. HUNGER GAMES : LA REVOLTE (Partie 1) – Il s’agit probablement de la meilleure franchise du moment, et peut-être du meilleur épisode de la franchise, donc ne le loupez surtout pas ! Plus sombre, plus violent, plus calme, plus tendu, cette première partie de l’acte final d’Hunger Games reprend là où elle s’était arrêtée. Katniss s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Ce volet est surtout remarquable pour ce qu’il dit des médias et de la communication. Tout n’est que symbole, image et manipulation visuelle et c’est Philip Seymour Hoffman, dans son dernier rôle, qui porte à lui seul cette critique.


2. UN ILLUSTRE INCONNU – On retrouve Mattieu Kassovitz dans un rôle puissant, d’une banalité cruelle mais aux facettes multiples : Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre, mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Un thriller fascinant, sur le jeu des apparences.


3. EDEN – On vous en a déjà parlé lors du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux, dont il faisait la clôture. Eden retrace 20 ans de la vie du DJ Sven Hansen-Løve. Avec en toile de fond l’histoire de la French Touch, Eden est surtout, comme tous les films de Mia Hansen-Løve, un film sur le temps qui passe et sur la difficulté de le voir passer. Plus le film avance, plus il prend de la profondeur et de la consistance. « Si les personnages sont en descente, le film est en montée constante » lit-on dans les Inrocks. On ne peut qu’approuver.


Bonne cinésemaine, et à bientôt !

Les Petits Courts

// SORTIES DE LA SEMAINE //

12 Novembre

l fait froid. Il pleut. Il fait nuit tôt. Les galops commencent. Bref, les beaux jours s’en sont allés et l’hiver approche à grands pas. C’est donc le moment parfait pour aller s’installer confortablement, bien au chaud au fond d’un fauteuil de cinéma ! Et une fois de plus les Petits Courts sont là cette semaine pour vous guider dans vos choix de film. Voici donc nos trois suggestions :

 

1. LOVE IS STRANGE – Le sptich est simple : après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Du jour au lendemain, le couple n'est plus en mesure de rembourser le prêt de son appartement new yorkais. Contraints de vendre et déménager, ils vont devoir compter sur l'aide de leur famille et de leurs amis. Une nouvelle vie les éloignant l'un de l'autre, s'impose alors dans leur quotidien. Ce nouveau film d’Ira Sachs célèbre avec douceur et mélancolie l’exploit non pas de l’amour qui nait mais de l’amour qui dure. On est donc loin d’une effusion sentimentale, le film privilégiant le calme, les chuchotements et la musique pour évoquer avec beaucoup d’émotions un amour vieillissant mais pas éteint.

 

2. QUI VIVE – Ce long métrage de la jeune réalisatrice Marianne Tardieu réunit deux étoiles montantes du cinéma français (Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos) pour un film social énergique et lumineux, sans tomber dans les clichés. QUI VIVE, c’est l’histoire de Chérif, la trentaine, qui peine à décrocher le concours d’infirmier. En attendant, il travaille comme vigile. Il réussit malgré tout les écrits de son concours et rencontre une fille qui lui plaît, Jenny… Mais au centre commercial où il travaille, il perd pied face à une bande d'adolescents désoeuvrés qui le harcèlent. Pour se débarrasser d'eux, il accepte de rencarder un pote sur les livraisons du magasin. En l'espace d'une nuit, la vie de Chérif bascule...

 

3. RESPIRE – Bon d’accord, on déteste tous Mélanie Laurent (à ce propos :http://www.dailymotion.com/…/x28pyrb_melanie-laurent-compil…). Mais elle fait preuve dans ce second long métrage d’une grande maitrise de la tension dramatique qu’elle fait s’installer dans cette histoire d’amitié vénéneuse : Charlie, une jeune fille de 17 ans, l’âge des potes, des émois, des convictions, des passions rencontre Sarah, une nouvelle élève de son lycée. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisi Charlie...

 

Pour finir, on vous informe que dans le cadre des UGCCulte, des projections des Quatre Cents Coups de François Truffaut sont programmées à l’UGC demain, dimanche et mardi ! Une occasion de voir ou revoir ce film manifeste de la Nouvelle Vague et de s’imprégner du style de ce réalisateur majeur, actuellement célébré à la Cinémathèque Française. Et puisqu’on en parle, pourquoi ne pas proposer Truffaut comme nom pour l’un des nouveaux amphis de l’IEP ? Les Petits Courts votent pour. Sur ce, on vous laisse méditer et on vous souhaite une bonne cinésemaine.

// SORTIES DE LA SEMAINE //

05 Novembre

Cette nouvelle semaine cinématographique s’annonce riche en événements ! Voilà donc notre sélection :


1. INTERSTELLAR – Christopher Nolan l’a prouvé : il n’a nul pareil pour mêler tension dramatique, grandes épopées et trouvailles visuelles d’une technique impressionnante. Aussi difficile à croire que ça l'est, c’est la première fois que Nolan réalise un véritable film de science-fiction, mais il est évident que toute sa filmographie a toujours tendu vers ce genre. Interstellar raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire. 2014 : l’Odysée de Nolan.


2. UNE NOUVELLE AMIE – Autre réalisateur de renom, mais français cette fois-ci, le très prolifique François Ozon nous livre sa nouvelle tragi-comédie. Une chose est sûre, en effet, Ozon mélange les genres avec brio, entre poésie, voyeurisme et suspense. À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire (Anaïs Demoustier) fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie (Romain Duris) va lui redonner goût à la vie. Romain anyways.


3. A GIRL AT MY DOOR – Ce premier film de la réalisatrice sud-coréenne July Jung a été particulièrement remarqué à Cannes (Un Certain Regard). Il s’agit d’un portrait dur et froid d’une société figée dans ses codes et ses traditions, sur fond de thriller et d’histoire d’amour. Young-Nam, jeune commissaire de Séoul, est mutée d'office dans un village de Corée. Elle se retrouve confrontée au monde rural avec ses habitudes, ses préjugés et ses secrets. Elle croise une jeune fille, Dohee dont le comportement singulier et solitaire l'intrigue. Une nuit, celle-ci se réfugie chez elle…


Bien sûr, il s’agit simplement de suggestions ! Les Petits Courts sont persuadés que chaque film mérite d’être vu et peut être aimé, tant qu’il parvient à emporter son spectateur et à faire naître de l’émotion. 

// SORTIES DE LA SEMAINE //

22 Octobre

Une nouvelle semaine commence (parce qu'en cinéma la semaine commence mercredi), avec son lot de nouveautés dans les salles. Les Petits Courts sont toujours aussi ravis de faire le défrichage des sorties ciné et vous proposent les trois pépites de la semaine :

 

1. MAGIC IN THE MOONLIGHT - Woody Allen est de retour avec sa fournée annuelle. Au programme : Colin Firth, Emma Stone, la Côte d'Azur, de la magie et du LOVE.

 

2. BANDE DE FILLES - Pour ceux qui auraient loupé l'avant-première vendredi dernier, il est temps de courir dans les salles pour ce troisième film de Céline Sciamma (Naissance des Pieuvres, Tomboy). La jeune réalisatrice affirme son style particulier dans le cinéma français à travers un film intense, voire violent, qui préfère l'exclusivité à la diversité... (on vous laisse découvrir pourquoi en voyant le film).

 

3. CHANTE TON BAC D'ABORD - Ce film documentaire se penche sur une bande de lycéens l'année de leur bac, sur fond de marasme économique et de crainte de l'avenir. Mais plus qu'une description d'une France en pleine désillusion, le film apporte au réel des parenthèses musicales, entre rire, poésie et émotion.

 

Bonne semaine ciné, et même si vous allez voir les Tortues Ninjas, on vous aime.

// SORTIES DE LA SEMAINE //

15 Octobre

A peine sortis de l’effervescence cinématographique du FIFIB, les Petits Courts sont de retour pour vous conseiller les films à voir cette semaine. Certes, ce mercredi est peut-être moins riche en évènements que la semaine dernière (Mommy / Gone Girl), mais les Petits Courts ne se laissent jamais abattre et vous proposent la sélection suivante :

 

1. WHITE BIRD – Gregg Araki (Mysterious Skin, Kaboom) est une figure singulière du cinéma américain. Son cinéma est traversé par une imagerie pop mêlée à des thèmes sombres et White Bird n’échappe pas à cette constante. Kat (Shailene Woodley) a tout juste 17 ans lorsque sa mère (Eva Green) disparaît mystérieusement. Si Kat apparaît peu troublée, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…

 

2. GERONIMO – Présenté en séance spéciale en mai dernier à Cannes, le film de Tony Gatlif mêle les genres avec énergie (comédie, drame, musical) pour dénoncer les mariages arrangés et les crimes d’honneur. Un affrontement entre deux clans, un amour caché, le tout mis en musique : on n’est pas bien loin de West Side Story ou de Roméo + Juliette !

 

3. SAMBA – On retrouve une fois de plus Omar Sy avec Eric Toledano et Olivier Nakache (après Nos Jours Heureux, Tellement Proches et Intouchables). Si le pitch de Samba n’est pas très loin de celui d’Intouchables (le rôle de Charlotte Gainsbourg, en femme d’affaires dépressive, n’est pas sans rappeler celui de François Cluzet en grand bourgeois handicapé), le rapport entre les personnages est moins ambigu et moins caricatural, puisque fait d’entraide et d’échanges. Les deux têtes de proue de la comédie populaire française donnent à leur cinéma une certaine profondeur et un caractère social qui leur permet de réussir leur « film d’après ».


Sur ce, nous vous souhaitons une bonne semaine cinématographique !

Bien à vous,

Les Petits Courts.


// LES SORTIES DE LA SEMAINE //

08 Octobre

550 films sortent chaque année dans les salles en France. Plus de 10 chaque semaine. Comment se repérer dans ce flux continu de nouveauté ? EN FAISANT CONFIANCE AUX PETITS COURTS !

Tous les mercredis, les Petits Courts sont là pour vous conseiller les trois films qui, selon nous, méritent d’être vus pendant la semaine. Voici donc notre première sélection, en espérant qu’elle fasse votre bonheur.

 

1. MOMMY – D’accord, on est en pleine overdose médiatique et vous n’avez sûrement pas besoin de l’aide des Petits Courts pour comprendre que le 5ème long métrage du génial et agaçant Xavier Dolan est à ne louper sous aucun prétexte. Mais bon, on vous le dit quand même : Mommy est à ne louper sous aucun prétexte. Chaque séquence est un film en soi, comique ou tragique, toujours bouleversant.

 

2. GONE GIRL – Le génie du thriller David Fincher revient au cinéma après la pause télévisuelle qu’il s’est octroyé avec House of Cards. David Fincher, c’est une tension qu’on ne retrouve chez aucun autre cinéaste, appuyée par une lumière jaunie immédiatement reconnaissable. Les ingrédients sont les mêmes pour ce Gone Girl, où le personnage joué par Ben Affleck est placé dans la position la plus duale de première victime et de suspect numéro un, suite à la disparition de sa femme.

 

3. LE PARADIS – Un film expérimental a fait grand bruit au dernier Festival de Cannes, Adieu au Language du fameux Jean-Luc Godard. Le Paradis, réalisé par le non moins fameux Alain Cavalier, arrive dans les salles ce mercredi de manière beaucoup plus discrète. Pourtant, cette fable intime mérite d’être vue, tant le réalisateur y fait preuve de sa maîtrise technique comme de sa poésie et de son émotion particulière.

 

Sur ce, bonne semaine ciné, et à mercredi prochain !